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Bien Urbain - 02/10/2012 - Sur les murs de Besançon

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Après une inauguration très remarquée début septembre, les artistes sélectionnés par Juste Ici ont terminé leur travail, clôturant ainsi cette édition 2012 de Bien Urbain.

Ce mardi soir avait lieu la dernière visite des différents sites à vélo. Pour nous servir de guide, on retrouve avec plaisir David, le très enthousiaste « responsable de l'harmonie des couleurs ».

Le rendez-vous est donné à 18h00.

Le parcours proposé au public dure presque deux heures, mais cela ne suffit pas pour voir toutes les peintures et œuvres tant il y en a.

Chaque participant s'est vu remettre une carte détaillée fraichement sérigraphiée par les « moustachus » de l'atelier Super Señor. Chacun pourra ainsi facilement trouver les œuvres qu'il souhaite voir ou revoir.

Cette balade à vélo a deux aspects intéressants.

Avec un recours subtil aux raccourcis, nombreux dans la capitale comtoise, elle nous fait découvrir Besançon sous un autre visage. Alors que la circulation automobile bat son plein, la ville possède un certain nombre d'espaces verts en hauteur d'un calme étonnant.

Ensuite, avec l'hiver qui pointe le bout de son nez, nous commençons en la visite en plein jour, pour la terminer quasiment sous les étoiles.

Cette lumière changeante est une aubaine pour un photographe. De minute en minute on perd des diaphragmes et la ville se transforme. D'ailleurs, je vous recommande de voir les œuvres une première fois le jour, puis de recommencer en pleine nuit.

La visite avait aussi un parfum d'aventure ; entre montées sportives et descentes les cheveux aux vents, le relief bisontin n'a pas ménagé nos mollets ni les freins de nos montures ! Les moins téméraires et les plus prudents ayant opté pour le vélo électrique.

Après notre départ place Marulaz, la première œuvre nous attend un peu plus haut, rue Petit Charmont.

L'artiste Hyuro nous montre un homme dos à une ville qui se déroule.

Le principe de Bien Urbain est de ne nous donner aucune explication toute faite, mais de laisser libre cours à l'interprétation personnelle des visiteurs. Seuls les artistes sont présentés, mais leurs œuvres nous sont offertes nues de toute influence.

En effet, si Bien Urbain a sélectionné et obtenu des emplacements et des artistes, ceux-ci ont carte blanche. Les propriétaires qui ont participé à l'aventure en prêtant leurs murs ont accepté ce principe.

Lorsque les artistes sont arrivés, ils ont découvert les lieux et se les sont répartis entre eux en fonction de leur ressenti.

Photo

Beaucoup d'artistes ont en commun l'envie de créer un lien entre la création et son support ; l'une influençant l'autre et vice-versa, contrairement à ce qu'il se passe avec une toile dans un atelier.

Néanmoins ne nous y trompons pas : ce n'est pas du simple habillage ou de la décoration ; ce sont des œuvres artistiques avec une personnalité forte, voir dérangeante.

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Quelques coups de pédale plus loin, Jiem expose une création dont il faut savoir qu'elle est le fruit d'un heureux hasard. En effet, l'artiste à rencontrer Joël, un bisontin de 80 ans, qui a exercé autrefois le métier de « peintre en lettre ».

Jadis, c'était en effet des peintures faites à la main qui était en lieu et place des affiches 4x3 standardisées et des enseignes lumineuses d'aujourd'hui.

Jiem a utilisé cette façade rue Léon Deubel pour faire un clin d'œil à ce métier aujourd'hui désuet.

Au sol, un texte écrit en blanc interpelle les visiteurs. C'est en fait le résultat d'un happening de Caroline Amoros.

Cette année Bien Urbain a en effet complété son programme avec de nombreux évènements interactifs et inattendus.

Le plus marquant d'entre eux aura certainement été les personnages de cellophane et de scotch qui ont envahi le Doubs.

On retrouve d'ailleurs quelques-unes de ces créatures encore perdues dans la ville, comme sous le porche ruelle Billard.

Mark JENKINS et Sandra FERNANDEZ sont les parents de ces curieux avatars. Ils sont très réalistes, les deux créateurs jouant avec les différentes réactions – et absence de réaction – du public.

Photo

Devant le Fort Griffon, SAM3 a rhabillé un bâtiment de fer forgé.

La question du devenir des œuvres est évoquée par quelques visiteurs.

« Les propriétaires font ensuite ce qu'ils veulent ; mais l'association Juste Ici et la ville de Besançon essayent de conserver les peintures et de respecter les souhaits des artistes », précise David.

Par exemple, SAM3 a souhaité que l'on laisse les graffitis qui recouvriront sa fresque, mais que l'on redessine la grille en fer forgé.

Certaines œuvres de l'an dernier ont quasiment fait l'objet d'un dialogue par bombes de peinture interposées entre Juste Ici, la ville et les grapheurs.

Tel est le cas de ce chien tenant dans sa gueule un oiseau accompagné du mot « La Propriété ».

Quelques temps plus tard, un esprit facétieux en a fait une phrase « La Propriété, c'est le vol », qui fut effacée, puis réinscrite et ainsi de suite, dans un jeu de chat et de la souris graphique.

Comme un dessin animé de Tex Avery, mais au ralenti et à ciel ouvert.

Nous nous éloignons ensuite du centre-ville. Comme l'an dernier, l'équipe de Juste Ici souhaité que son projet concerne toute la ville, y compris les banlieues.

Sur le chemin rue de Vesoul, on s'arrête sur une fresque de MOMO. L'artiste a la réputation d'être méticuleux, et malgré le danger que représentait ce chantier, son trait est tracé avec une précision millimétrique.

Un peu plus loin, l'avenue Fontaine Ecu nous offre deux murs.

On retrouve le style bien particulier des personnages d'HYURO. Ses œuvres révèlent un profond questionnement sur l'identité humaine et la condition féminine. Récemment, l'artiste a même connue quelques déboires avec une de ses créations.

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Quelques mètres plus haut, ESCIF nous propose une planche d'herboriste. Remède ou poison ? Peut-être les deux à la fois…

Nous arrivons à la Bouloie.

Le rond-point entre le campus et l'ENSMM nous permet d'observer l'une des œuvres les plus complexes, réalisée par SAM3.

David nous avouera qu'il n'en a vraiment saisi le sens qu'après l'avoir montré à un groupe scolaire.

Quelques bâtiments plus loin nous pouvons enfin contempler le travail d'Agostino IACURCI, qui occupe 3 façades complètes des cités U.

Pour moi, Bien Urbain c'est fini ; je tiens à remercier tous les bénévoles de Juste Ici pour leur engagement, les artistes pour leur audace, et les propriétaires des murs ainsi que les pouvoirs publics pour leur ouverture d'esprit en faveur de ce projet.

Pour vous l'aventure continue ; ne manquez pas les prochains rendez-vous :
- la conférence à l'ISBA de Besançon mercredi 3 octobre à 17h00
- la visite transversale de la ville jeudi 4 octobre (RDV place Marulaz à 17h00)
- le bureau de Bien Urbain sera ouvert encore ce weekend place Marulaz, des visites seront organisées

Consultez le site internet bien-urbain.fr pour plus d'informations.

Et bien sûr, comme celles de l'an dernier, nombre de peintures resteront visibles plusieurs mois, voire plusieurs années sur les murs de Besançon. Ouvrez l'œil !

Photo

Ci-dessous quelques photos de la visite à vélo.

Je vous invite également à lire le reportage de l'année dernière.


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