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Beatmakers VS MC's contest - 10/08/2012 - Le Maquis à Besançon

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L'association Battalion et le café-concert le Maquis nous proposent ce soir un évènement original autour de la culture hip-hop : une compétition musicale dans laquelle s'oppose les Beatmakers et les MC's. Cet évènement est le premier du genre en France.

L'initiative de Battalion a suscité pas mal d'intérêt dans le milieu du hip-hop, et parmi les participants on trouve les deux champions de France 2012 et 2011 de beatmaking : Oliver et Tismé.

Voilà donc le temps d'un soir Besançon capitale du hip-hop !

Avant de poursuivre, je me dois de donner quelques précisions à mes lecteurs qui ne sont pas tous des spécialistes du genre.

Pour faire simple, le Hip-Hop (appelé aussi Rap) est un genre musical, où un ou plusieurs chanteurs appelés MC's chantent de façon rythmé, en étant accompagné par une instrumentation.

La teneur des textes a beaucoup d'importance, les paroles sont souvent engagées.

Un bon sens de la répartie et savoir jouer avec les subtilités de la langue française est indispensable.

L'instrumentation peut être soit enregistrée à l'avance, soit construite par un DJ qui mixe à l'aide de deux (ou parfois trois) platines vinyles, soit composée par un musicien appelé beatmaker.

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Comme le font les « livers » dans l'électro, le beatmaker va utiliser le trio séquenceur/sampler/synthétiseur. Les possibilités sont nombreuses et chaque beatmaker développe sa propre technique : certains vont se rapprocher de la composition musicale traditionnelle en utilisant principalement des synthétiseurs, d'autres vont au contraire préférer les samples.

Les samples, petits morceaux de musiques de quelque secondes maximum, sont enregistrées depuis une chanson existante, puis ensuite plus ou moins modifiés avec des effets et des filtres. Certains beatmakers fabriquent leurs samples de A à Z en s'enregistrant au préalable en train de jouer d'un instrument acoustique.

Certains beatmakers passent des heures pour construire une chanson à l'aide de leurs machines ; celles-ci ne peuvent alors qu'être diffusées au moment d'un concert. D'autres, au contraire, mettent un point d'honneur à tout faire en direct.

La plupart du temps, lors d'un concert, les beatmakers mélangent les deux techniques : ils utilisent des « pistes » préenregistrés sur lesquelles ils jouent en direct avec quelques sons.

La technique de Beatmaking est expliquée plus en détail dans cet article.

Voilà pour les petites précisions techniques !

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Maintenant, je vais aborder un autre aspect de la culture hip-hop, les « battles ».

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Les artistes hip-hop ne se sont pas contentés de faire des concerts, ils ont rapidement utilisé leur musique pour en faire une sorte de sport.

Sont ainsi nées des compétitions appelées « battle ».

Le principe est simple : faire s'affronter en public deux MC's lors d'une compétition.

Un DJ ou un beatmaker sélectionné pour l'occasion envoie une instrumentation ; le premier MC doit alors improviser un texte et le caler sur l'instru. Le second MC accompli la même épreuve. C'est ensuite le public qui juge lequel des deux a été le meilleur.

Il existe aussi des battles de beatmakers ou de DJs ; le premier commence à jouer, le second doit enchaîner sur le même rythme et ainsi de suite.

Il y a aussi des battles de danseurs, assez spectaculaires où les compétiteurs se livrent à des acrobaties digne de la Capoeira Africo-Brésilienne.

Les battles sont devenues très populaires, et font le charme et l'originalité du hip-hop. Les plus grandes battles déplacent autant voir plus de monde que les plus gros concerts.

Les battles se terminent souvent par un « Open Mic » ; c'est-à-dire que le micro est mis à la disposition du public. Ceux qui se sentent motivés peuvent alors tenter leur chance sur scène en improvisant un texte sur une instru.

Tous ces aspects de la culture Hip-Hop aboutissent à des évènements très conviviaux ; parmi tous les genres musicaux, c'est celui où l'interaction avec le public est la plus forte.

Si vous voulez vraiment découvrir le Hip-Hop, ne vous contentez pas d'écouter des disques chez vous, mais venez assister à un concert.

Donc ce soir l'association Battalion nous propose une battle. L'évènement est original car il oppose des beatmakers contre des MC's, alors qu'habituellement une battle rassemble des compétiteurs de la même technique (MC contre MC, ou beatmaker contre beatmaker).

Concrètement, une battle va se dérouler en deux manches.

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Lors de la première, le MC envoi un texte, sur lequel le beatmaker doit se caler et improviser une instru.

Pour la deuxième manche c'est l'inverse : le beatmaker envoi une instru, et le MC doit alors improviser dessus.

Pour se mettre dans l'ambiance, la soirée commence par un set de DJ Naze. Ensuite, Oliver et Tismé reprennent les commandes et nous font découvrir leurs meilleures productions.

Les choses sérieuses commencent alors.

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Avec leur talent d'orateur, Zuluking Law K et José Shungu nous présentent les différents participants.

Du côté des MC's nous avons :
- Benja Weed
- Kespar (Contratakerz)
- Lirod (Killeur d'la Rime)
- Mirsa (Killeur d'la Rime)

Et du côté des beatmakers :
- Pada Mankey Wan
- Laliass Alphonso
- Timsé (champion de France 2011)
- Oliver de Drum Dreamers (champion de France 2012)

J'ai pu photographier et surtout filmer les différentes battles, je vous les laisse découvrir ici et .

Remarque : pour des raisons de débit, la lecture des vidéos peut ne pas être assez rapide. Il vaut mieux alors les télécharger, pour les lire ensuite directement depuis votre ordinateur.

A la suite d'une mission impossible c'est le MC Kespar qui est sortit vainqueur de ce contest.

Mais la soirée n'est pas terminée, et vient le moment tant attendu de l'Open Mic.

Pendant plus d'une heure le micro passe de main en main pour un grand moment d'improvisation et de convivialité.

A la fin de la soirée je retrouve Oliver, Tismé, et les organisateurs de la soirée.

Tous sont ravis d'avoir pu créer quelque chose d'original dans le milieu du Hip-Hop.

Tismé et Oliver sont enthousiastes ; ce type d'initiative correspond à ce qu'ils ont envie de faire : redonner un nouveau souffle au hip-hop.

Selon eux, il reste beaucoup de chose à explorer et à oser dans le hip-hop, mais dans le milieu trop d'artistes ont tendance à attendre que quelqu'un sorte des sentiers battus, et ensuite à tous le suivre dans la même direction : « Il faut arrêter de copier, il faut prendre des risques. Chacun peut créer un courant ! »

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Qu'on se le dise ! Le hip-hop peut encore nous réserver des surprises !

Ci-dessous les photos et les vidéos de la soirée.


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