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La Fête de la Science - 14/10/2012 - Campus la Bouloie à Besançon

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Proposée pour la première fois en 1991 par le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche, la fête de la science est rapidement devenue un évènement populaire très attendu par le grand public.

De nombreuses villes partout en France participent à l'évènement. Chercheurs, étudiants, inventeurs, musées, associations, … tous les acteurs du monde scientifique y collaborent.

Cette année je me suis rendu au village des sciences installé sur le Campus de la Bouloie à Besançon.

Jean-François SUAGHER anime le stand de la Société Numismatique du Doubs.

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Comme tous les collectionneurs, Jean-François est un passionné d'histoire.

Il possède de très nombreux pièces, billets et objets monétaires ; n'ayant pas la place de tout exposer, il a choisi un angle original : les monnaies des anciennes colonies françaises.

L'autre originalité de l'exposition est qu'elle s'intéresse à l'avant et à l'après monnaie.

Jean-François délivre ainsi des explications sur l'utilisation de denrées consommables (riz, bétail, sel…) qui était pratiquée avant l'invention de la monnaie.

La monnaie proprement dite est ensuite apparue. Une monnaie est un objet qui n'a pas de valeur intrinsèque, mais une valeur « symbolique ». Ce qui fait la valeur d'une pièce ou d'un billet n'est pas l'objet en lui-même mais ce qu'il permet d'acheter.

Toutefois, dans un premier temps, les pièces de monnaie étaient faites de métal précieux, qui une fois fondu avait la même valeur que la valeur faciale des pièces.

Ce n'est que relativement récemment que l'on a cessé d'utiliser des métaux précieux par manque de minerais, et aussi pour éviter les fraudes et spéculations.

Notre ère moderne n'est pas oubliée ; nous avons franchi un cap supplémentaire avec la dématérialisation de l'argent : cartes bleues, virements électroniques et e-paiement ont largement supplanté les espèces sonnantes et trébuchantes.

Nicolas CARRY nous explique le fonctionnement des volcans, et nous propose quelques expériences physico-chimiques intéressantes. Réalisées avec de l'eau et des produits alimentaires courants, ces manipulations reproduisent les mêmes phénomènes mécaniques que ceux d'une éruption volcanique.

La première expérience montre comment des gouttelettes isolées éparpillées dans un milieu plus dense finissent par se regrouper en poche. C'est ainsi que se forment les chambres magmatiques.

La seconde montre comment un gaz dissous peut induire la force nécessaire pour éjecter un solide. C'est cette pression accumulée provenant du magma en fusion qui déclenche les éruptions volcaniques.

La troisième permet de simuler l'écoulement d'une nuée ardente.

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Au-delà de ces explications sur le volcanisme, ces démonstrations montrent au public l'importance pour les scientifiques de pouvoir utiliser des modèles équivalents.

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L'universalité de certaines grandes lois de la physique permettent de recourir à des produits différents et à des maquettes à échelle réduite pour comprendre des phénomènes physiques qui sont d'ordinaire trop rapides, trop lents et/ou inaccessibles.

Le stand d'Anne-Véronique WALTER-SIMONNET est judicieusement installé après celui de Nicolas.

En effet, Anne-Véronique s'intéresse aux conséquences du volcanisme sur le climat et la vie de notre planète.

En explorant des carottes prélevées à des emplacements judicieux de notre planète, elle arrive à retrouver précisément la date, le lieu et la zone d'influence des retombées de cendres volcaniques liées à chaque éruption importante.

Le lieu de prélèvement à son importance, car il faut être certain que les dépôts successifs de cendres et sédiments ne soient pas altérés par l'érosion.

Lacs et tourbières constituent des sites de choix.

Une carotte contient l'historique de tous les dépôts de cendres et de sédiments à un endroit précis.

Chaque strate de la carotte peut être datée selon diverses techniques, la plus utilisée étant le carbone 14.

Prélever plusieurs carottes dans différents lieux est intéressant à deux niveaux.

D'abord, on peut faire une corrélation entre les différentes carottes, pour les « synchroniser » et augmenter ainsi la précision de la datation.

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Ensuite, via les variations de concentration de cendres, on peut déterminer par triangulation l'emplacement d'un ancien volcan, et aussi établir sa zone d'influence.

Les carottes comportent également de nombreux autres indices, et en particulier des pollens et cadavres de petits animaux. Elles constituent une mémoire de la faune et de la flore ayant prospéré à telle ou telle époque.

En corrélant toutes ses données, un scientifique peut faire le lien entre l'activité volcanique et la prolifération ou la disparition de certaines espèces.

Le stand suivant se cache dans l'obscurité, derrière d'épais rideaux. Pierre-Ambroise LACOURT nous présente quelques expériences sur la lumière.

La lumière est à la fois le phénomène physique le plus présent dans notre vie quotidienne, mais aussi le plus complexe. Sa dualité onde-corpuscule a donné du fil à retorde à tous les physiciens, et recèle encore une part de mystère comme en témoigne le nombre de publications scientifiques qui lui sont toujours consacrées aujourd'hui.

Grâces à des filtres polarisants et en exploitant la biréfringence (variations de l'indice de réfraction au sein de la matière), Pierre-Ambroise nous montre comment la lumière peut facilement mettre en évidence des contraintes mécaniques et micro-défauts dans les matières plastiques, qui sont d'ordinaire invisibles.

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Avant les progrès de l'informatique, cette technique de photoélasticimétrie était autrefois très utilisée en résistance des matériaux, des maquettes en plastique révélant où se concentrent les contraintes mécaniques dans les structures.

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Si vous pensiez que les maths sont rébarbatives et ennuyeuses, les membres de l'Institut de Recherche en Mathématiques sont venus vous prouver le contraire.

Leur stand est consacré au lien entre les mathématiques et la nature. Le nombre d'or et la suite de Fibonacci sont mis en avant.

Une observation attentive permet de retrouver ces nombres dans la structure des pommes de pin, des fleurs de tournesol et… la reproduction des lapins !

Deux stands sont consacrés à des inventeurs

Thierry PERNOT nous présente sa dernière création, Flora Bellissima.

Ce logiciel original permet d'identifier des plantes à partir de nos propres photographies. Il peut être commandé ici

Utile pour tous les passionnés de botanique… et les cueilleurs de plantes sauvages, il a suscité beaucoup d'intérêt.

Albert RAGUENES nous invite à jouer à ses jeux de société.

Science et jeu ont plus de points communs qu'il n'y paraît.

C'est parce qu'il devait départager deux amis qui avaient interrompus une partie de jeu que Blaise Pascal a inventé les probabilités.

Les stratégies et la prise en compte du hasard, deux fondements du jeu, sont également très présentes dans la recherche scientifique lorsqu'il s'agit d'observer et de comprendre les écosystèmes ou les sciences humaines.

Certains jeux ont inspirés des modèles mathématiques pour simuler l'organisation du vivant.

Les chercheurs et inventeurs ne sont pas les seuls présents sur le village des sciences. Plusieurs organisations et associations le sont également.

Le stand de la Maison des Sciences de l'Homme et de l'Environnement propose un jeu de l'oie géant pour sensibiliser le jeune public sur les problématiques SHS.

Les Petits Débrouillards utilisent aussi la fibre ludique pour amener le jeune public à la science.

On pouvait ainsi découvrir un jeu étonnant basé sur les célèbres pinsons des Galapagos, étudiés par Charles Darwin.

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Au cours de ses explorations sur l'archipel des Galapagos, Darwin avait remarqué que chaque île abritait une espèce différente de pinson. Les oiseaux se différenciaient notamment au niveau de la forme et de la taille de leur bec.

Ayant un ancêtre commun à l'origine, les pinsons de chaque île on subit une forme différente de sélection naturelle, liée au type de nourriture disponible.

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Au fur et à mesure des générations, des espèces différentes ont ainsi émergées.

Sur le stand, on pouvait aussi découvrir la nouvelle mallette pédagogique des Petits Débrouillards, consacrée à la biodiversité. Mêlant jeu et pédagogie, la mallette se décline sous plusieurs formules : « découverte », « approfondissement » et « éco-citoyen ».

L'Etablissement Français du Sang nous propose de réfléchir sur deux thématiques : le don du sang et la greffe.

Les bénévoles présents ont répondu aux nombreuses questions posées par le public sur ces sujets au cœur de notre santé.

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Outre ces actions de sensibilisation, quelques microscopes nous permettaient d'en savoir plus sur le sang et notre système immunitaire. Les plus jeunes ont pu participer à un jeu interactif.

Les musées de la région ont également profité de la fête de la science pour venir à la rencontre du public.

Le stand du Musée des Beaux-Arts et d'Archéologie nous présente quelque chose d'inattendu.

Le musée va devoir fermer ses portes pour être rénové. Tous les précieux et fragiles objets qu'il contient devront être déménagés.

Ce sont les problématiques de ce déménagement qui sont expliquées au public.

La première étape essentielle est le récolement, c'est-à-dire l'inventaire précis et l'identification de chaque pièce. L'informatique sera d'une aide précieuse. Ce travail laborieux est indispensable car il permet de remettre les œuvres au bon endroit, mais surtout, la base de données ainsi obtenue donnera accès aux chercheurs à toutes les caractéristiques de chaque objet même s'ils ne sont plus accessibles.

La seconde étape est le conditionnement. Chaque objet devra être stocké avec soin et protégé contre les risques de chocs, mais aussi les températures excessives et l'humidité.

Le public prend conscience de l'une des problématiques de l'Homme moderne : savoir conserver tout le patrimoine accumulé par les siècles de civilisation qui nous ont précédés.

Je me rends ensuite sur le stand du Musée des Techniques et Cultures Comtoises, et je retrouve une madeleine de Proust sous la forme de Lego Technics.

Engrenages, crémaillères, axes, bielles, vérins, manivelles, poulies, courroies sont à la fête.

Le public découvre d'abord tout un monde de mécanismes mettant en œuvre la transformation du mouvement.

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Il est ensuite mis au défi de construire une horloge en kit, avant de pouvoir laisser libre court à sa créativité avec les célèbres briques jaunes.

Le Musée des Maisons Comtoises de Nancray nous propose de fabriquer des produits de beauté à partir de plantes.

Le musée, réputé pour les maisons qu'il habite, propose aussi de nombreuses expositions et animations tout au long de l'année.

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Le Muséum de la Citadelle de Besançon a fait sensation avec les insectes présentés au public.

Les représentants du musée nous rappellent leurs trois missions essentielles : la conservation, l'éducation et la recherche.

Le public est invité à mettre ces principes en pratique avec trois activités : la création de panneaux, la fabrication d'un herbier et la construction d'enclos pour les animaux.

Le village des sciences n'était pas le seul endroit de la ville de Besançon à être animé. Il y avait beaucoup d'autres choses à découvrir et à expérimenter dans plusieurs autres lieux.

Il aurait fallu une armée de journalistes pour tout couvrir ; mais j'ai quand même eu le temps de me rendre à la Fabrika, où l'une des animations faisait beaucoup parler d'elle.

L'objet de toutes les convoitises est un banal mélange d'amidon de maïs et d'eau, qui remplit une petite piscine improvisée.

La particularité de ce mélange est la façon dont il réagit à la pression : les molécules d'eau qui circulent entre les molécules d'amidon sont chassées ; la viscosité du mélange augmente alors fortement.

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Concrètement, si vous plongez votre main doucement dans le mélange, elle s'y enfoncera comme dans de l'eau. Mais si vous frappez la surface, le liquide vous semblera résistant comme un solide.

Il est donc possible de marcher sur ce « fluide », à condition d'être assez rapide.

Le temps passe vite, la fête de la science est déjà terminée.

Une fois encore, le succès était au rendez-vous. Une excellente nouvelle à la fois pour le public et pour les scientifiques. Les organisateurs ont su donner à l'évènement différents niveaux de lecture ; que vous soyez néophyte ou passionné aguerri, chacun est repartit avec de nouvelles découvertes plein la tête.

J'ai particulièrement apprécié l'interactivité offerte avec le public, le contact avec la matière et l'expérience étant une étape essentielle dans tout parcours scientifique.

L'autre intérêt de la fête de la science est qu'elle est aussi un lieu de rencontre entre les différentes disciplines et acteurs du monde scientifique.

Ci-dessous quelques photos des différents stands et animations.


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